La France après ce premier pic de chaleur va connaître à l’approche du prochain week-end un nouveau pic dont l’occurrence apparaît d’autant plus probable quand nous observons la configuration en altitude.
Reprenons le scénario, ce premier pic qui bénéficie du moteur de la dépression Kathleen va s’évacuer progressivement à l’Est de l’Europe sur une durée de 6 à 7 jours. A l’arrière, la configuration fait glisser progressivement l’anticyclone des Açores tandis que sur sa bordure Ouest l’air chaud à 850hPa bénéfice à nouveau d’une belle advection. De fait, les simulations attendues de la températures en altitude à 850 hPa sont à nouveau exceptionnelles avec des températures à près de 19 -20 °C environ . Des valeurs qui une nouvelle fois signent en regard de la climatologie passée.
Les cartes de 850 hPa Temperature 3-Week Percentile RANK dans le contexte d’ERA5 font référence à des prévisions météorologiques qui sont comparées à la climatologie (moyenne historique) sur une période de trois semaines. Ces prévisions sont basées sur les réanalyses atmosphériques du modèle ERA5. Elles nous permettent d’évaluer comment les conditions météorologiques prévues se situent par rapport aux normales climatiques sur cette période donnée.
Ce n’est qu’un scénario, mais il met en évidence le rôle que joue la chaleur exceptionnelle dans l’Atlantique subtropical oriental dans ces événements de masse d’air record pour l’ouest de l’Europe.
Les principaux modèles à notre disposition poussent pour la mise en place d’un tel scénario à compter du 10 11 avril 2024
Bilan de chaleur dans l’atlantique subtropical
Il apparaît intéressant de suivre avec ce premier épisode de chaleur et le second qui se trame déjà, la nature de cet air chaud qui remonte en direction de la façade Ouest.
Nous pourrions revenir sur la récurrence des épisodes pluvieux mais focalisons nous plutôt sur ces pics de chaleur.
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Notre premier regard doit s’attarder sur cette partie de l’Atlantique Est pour apprécier le support d’origine des masses d’air qui vont remonter sur cette trajectoire sud-ouest en direction de la façade atlantique. Mais cette région n’est pas la seule à présenter un excédent de chaleur ; en fait c’est l’ensemble de la zone de la MDR (Région de Développement Principale ) qui présente un surplus de chaleur.
Le contenu de chaleur de l’océan (OHC – Ocean Heat Content) est une mesure qui représente l’énergie thermique emmagasinée dans un volume d’eau océanique. Cette mesure, intégrée sur toute la colonne d’eau, permet d’évaluer les conditions favorables à la formation des ouragans. Au-delà de 26 KJ/cm2, comme observé à partir du 2 avril, le contenu en chaleur de l’océan est positif dans la Région de Développement Principale (MDR).
Les deux sous zones qui constituent cet indicateur global à savoir les Caraïbes (défini par 85-60°O) et l’Atlantique Est tropical (défini par 60-20°O) réagissent de façon symétrique.
Cette zone de la MDR est particulièrement intéressante à surveiller car elle est reconnue comme étant un foyer où la majorité des ouragans majeurs (de catégorie 3 ou plus) se forme. Un contenu élevé en chaleur dans la MDR peut fournir l’énergie nécessaire à l’intensification des systèmes tropicaux. Ainsi, un OHC élevé dans la MDR peut servir d’indicateur de conditions océaniques favorables à la formation et à l’intensification des ouragans.
Prospective sous IA
Pour terminer imaginons la perspective des températures pour le week-end du samedi 13 au dimanche 14 avril 2024 à venir avec le modèle d’intelligence artificielle du centre européen. Cette fois …
