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Satellite Cloud Tops Alert du 16042024 à 15H TU

Inondations 16 Avril 2024 – Oman & EAU – Dubai

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En automne et au printemps, lorsque les saisons changent, certaines régions du monde connaissent des interactions atmosphériques particulières.Cette interaction entre une dépression extratropicale et l’air subtropical humide est un très bel exemple de la complexité des phénomènes météorologiques et de leur impact.
Des précipitations extrêmes ont frappé Dubai et ses environs, ainsi que toute la région des Émirats arabes unis (EAU) et Oman

Vue saisissante de l’instabilité sur cette vue satellite avec des températures aux sommets des nuages à -71 -73°C

Source Meteologix.com – Illustration WeatherNCo

Régions arides ou semi-arides

Ces zones, généralement situées dans les régions subtropicales, sont exposées à de très faibles quantités de précipitations. Par exemple, dans les déserts comme celui d’Arabie, les précipitations annuelles sont généralement inférieures à 100 mm, tandis que dans des régions comme le Sahara, ce chiffre peut descendre en dessous de 50 mm par an. Dans les zones semi-arides, telles que celles classées BSh (semi-aride chaud) ou BSk (semi-aride continental) selon la classification de Köppen, les précipitations annuelles se situent généralement entre 200 et 400 mm.

  • Pendant l’automne et le printemps, ces régions sont souvent soumises à des dépressions extratropicales. Ces systèmes météorologiques sont des zones de basse pression qui se forment en dehors des tropiques.
  • Les dépressions extratropicales peuvent être associées à des gouttes froides (également appelées cut-off lows). Une goutte froide est une zone de basse pression isolée qui se détache de la circulation atmosphérique principale.
  • Ces gouttes froides se déplacent lentement et peuvent interagir avec l’air environnant, dans cette situation nous avons pu assister au transfert de cette petite goutte froide d’ouest en Est du mardi 16 avril au mercredi 17 avril, tandis qu’en surface le centre dépressionnaire a pu canaliser l’air chaud et humide en provenance de la Mer d’Arabie.
Source Meteologix.com – Illustration WeatherNCo
Source Meteologix.com – Illustration WeatherNCo

Position du centre de la dépression qui a très peu évolué sur la journée de mardi facilitant d’autant plus la stabilité de la convection au niveau géographique.

Autre illustration, la situation des vents en altitude à 925 hPa et 850 hpa (1500 m environ) qui ont assuré le transport d’un contenu très riche en eau. La visualisation de la PWAT (Précipitable Water Vapor, ou contenu en eau précipitable) est un bon indicateur pour suivre la quantité d’humidité ( pluie) disponible dans l’atmosphère.

Source Meteologix.com – Illustration WeatherNCo
Source Meteologix.com – Illustration WeatherNCo

Prévisions 5 jours avant le phénomène

Si les prévisions du mardi 16 avril ont confirmé ce scénario, les cumuls de précipitations prévus dès le vendredi 12 avril ont déjà annoncé cet épisode de pluie exceptionnelle pour la région, avec près de 5 jours d’avance. Cette situation est bien documentée et offre un avertissement précoce permettant d’anticiper cet événement.

Source Meteologix.com – Illustration WeatherNCo

Conséquence de cette interaction avec de l’air subtropical humide :

Lorsque la goutte froide et l’air humide se rencontrent, cela crée un environnement propice à la formation de pluies orageuses.Ces pluies orageuses peuvent être intenses et soudaines comme dans l’exemple sur Dubai.

Les modèles globaux ont correctement anticipé ce phénomène, même s’ils ont du mal à résoudre en détail les phénomènes de convection à petite échelle. Cependant, dans ce contexte où les conditions synoptiques étaient favorables, avec un fort tourbillon et un jet d’humidité excessif, les processus de méso-échelle* ont amplifié l’impact exceptionnel de l’événement.

Source www.meteologix.com – Illustration WeatherNCo
  • Le total des précipitations à Dubaï sur 48 heures s’est élevé à 163 mm mercredi matin (00H loc) dont 142mm en 24 heures, ( source https://www.ncm.gov.ae/) un événement que l’agence de presse d’État WAM a qualifié d' »inédit depuis le début de la collecte de données en 1949″.
  • Lorsqu’elles surviennent dans des régions arides ou semi-arides, elles peuvent entraîner des inondations importantes. Le sol sec ne peut pas absorber rapidement toute l’eau, ce qui entraîne des débordements de rivières, des inondations urbaines d’autant plus que les infrastructures ne sont pas adaptées à contenir de telles précipitations.
  • Quand au processus cloud seeding, un petit détour sur la présence des poussières montre la présence de nombreux noyaux de condensation à disposition avec du sable pour assurer de belles précipitations et l’impact d’un « ensemencement des nuages » aurait été insgnifiant devant la puissance de la machine atmosphérique .

A propos du « cloud seeding »

En ce qui concerne le processus de modification des nuages par ensemencement, il est important de noter que la présence abondante de particules de poussière offre de nombreux noyaux de condensation. Avec la présence de sable, ces noyaux de condensation sont suffisamment nombreux pour faciliter la formation de précipitations naturelles. Par conséquent, l’effet d’un « ensemencement des nuages » aurait été minime face à la force naturelle des processus atmosphériques.

Source www.meteologix.com – Illustration WeatherNCo

Biblio

Méso échelle : échelle qui se situe entre les échelles synoptiques (plus larges, comme les systèmes météorologiques à l’échelle d’un continent) et les échelles micro-échelle (plus petites, comme les tourbillons de poussière ou les cellules convectives individuelles). Les phénomènes à l’échelle méso-échelle sont généralement de l’ordre de quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres de taille et peuvent inclure des systèmes météorologiques tels que les lignes de grains, les lignes de convergence, les tourbillons de meso-échelle, les complexes convectifs de méso-échelle (MCC), etc.

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